
Dans le contexte de guerre en Ukraine que nous vivons, la mort de Mikhaïl Gorbatchev ne pouvait pas plus mal tomber, car elle illustre le paradoxe même dans toutes ses dimensions.
« Gorbi » a écrit l’histoire de la pérestroïka, qui est aussi celle de l’effondrement du communisme. Il identifie les tares du système pour mieux les combattre, avant de vouloir réformer le « socialisme réel ». Ce faisant, il ouvre la boîte de Pandore de la démocratie.
Considéré comme l’architecte de la détente avec l’Occident, après des décennies de guerre froide, il appelait régulièrement le Kremlin et la Maison Blanche à dialoguer pour assurer la sécurité mondiale et réduire leurs arsenaux.
Il fut un démocrate pour les Occidentaux qui lui décerneront le Prix Nobel et le fossoyeur de l’ex-Union soviétique pour les autres.
Décrié, voire détesté, Gorbatchev symbolise la rigueur, la crise économique, pour les « apparatchiks ».
Dans le fond, Poutine se retrouve à subir la comparaison avec Mikhaïl Gorbatchev qui a abaissé le rideau de fer par la diplomatie, tandis que lui rêve de reconstruire une Russie dominatrice et impériale. Là est le paradoxe dont l’épilogue requiert toute notre attention.