Algues vertes – algues brunes : deux poids, deux mesures ?

En 2010 faisant suite à sa visite sur la plage de Saint-Michel-en-Grève (Bretagne) le premier ministre François Fillon confirme que le gouvernement va « prendre à sa charge », le nettoyage des algues vertes, ceci conformément aux engagements pris dans le cadre du Grenelle de l’environnement.

La secrétaire d’État à l’écologie Chantal Jouanno et le ministre de l’agriculture Bruno Le Maire vont présenter un plan d’action du gouvernement pour lutter contre la prolifération des algues vertes en Bretagne.

Le plan arrêté par le gouvernement pour lutter contre les Algues vertes mobilisera au total 134 millions d’euros, dont 94 millions à la charge de L’État et de ses établissements publics, le reste devant être assuré par les collectivités territoriales.

Récemment, l’État a été condamné à indemniser le ramassage communal des algues vertes !

Dans quatre arrêts, la Cour administrative d’appel de Nantes a donné gain de cause à quatre communes bretonnes en condamnant l’État à indemniser le préjudice subi par la prolifération des algues vertes, constitué en l’espèce par le coût du ramassage et du transport de ces algues pour l’année 2010.

Les quatre communes ont obtenu des indemnités comprises entre 9000 et 72 000 euros.

Aussi, la Cour « considère que le surcoût du transport et de ramassage des algues constitue un préjudice financier pour les communes, lequel présente un lien direct et certain avec les carences fautives de l’État ».

En 2015, on peut regretter qu’une fois de plus, en Guadeloupe que les collectivités locales doivent supporter les coûts d’élimination des algues brunes.

Comment si le phénomène demeure les communes et autres EPCI (communautés d’agglomération) déjà exsangues pourront t’elles maintenir cet effort financier?

Alors que l’on est si prompt à rappeler notre attachement à notre chère République, nous ne parvenons à rappeler à L’État d’exercer pleinement ses compétences régaliennes. Puisque l’invasion des sargasses, similaires à une marée noire, a incontestablement un impact sur l’économie touristique, un impact environnemental, et la santé publique (ARS)….

En fait, la crise des sargasses sonne le glas de L’État Providence et rappelle que nous ne trouverons notre salut qu’en notre génie propre. Incontestablement, nous avons changé de monde!

Même si on veut continuer à le nier, devenu archaïque, il est indéniable que notre modèle a vécu, et que nous devons travailler à la construction d’un autre modèle plus conforme aux intérêts de nos populations.

(Creoleways – 14 mai 2015)

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